Tai Chi Chuan

 D'origine chinoise, le Tai Chi Chuan est un art martial mais surtout de nos jours un art de santé, accessible à tous,  non-violent, sans grade ni compétition qui est transmis de maître à disciple depuis des siècles.

 Le Tai-Chi-chuan est préventif et peut être qualifié de "technique de longue vie" : il permet de retrouver l'équilibre physique et mental, de se sentir plus en harmonie avec soi et le monde extérieur. On peut tout à fait se satisfaire de cet aspect là, mais si on le désire, on peut accentuer et développer l'aspect martial.

 

Issus de la lignée Yang, enseignés de maître à disciple depuis des siècles de manière directe, les principes et secrets se sont conservés au sein de notre école. Aujourd'hui, Maître Chu King Hung les retransmet au sein de l'ITCCA (International Tai Chi Chuan Association) dont il est responsable sur l'Europe.

 

LE STYLE YANG ORIGINEL

Le Tai Chi Chuan de Style Yang Originel, commence par l'apprentissage de la forme en 108 mouvements, à un rythme régulier et lent, développant ainsi une respiration profonde, très bénéfique à tous niveaux pour la santé et le calme.

Cette même forme est reprise à six niveaux différents au fur et à mesure des années, ce qui permet d'approcher de plus en plus un travail interne basé sur la respiration et le souffle vital ou CHI et de moins en moins avec la force musculaire. Ces mouvements favorisent l'ouverture des méridiens ou canaux énergétiques et de développer une respiration particulière dite respiration interne .

Dès le début, on apprend une série de 24 exercices taoïstes de relaxation et d'étirements internes, d'ouverture des méridiens ou canaux d'énergie qui traversent le corps. Ils permettent de se sentir plus souple et plus léger, favorisant directement la santé et le bien-être. On découvre également une série d'exercices d'auto-massages pour nettoyer le corps en profondeur, pacifier l'esprit. Dès le début aussi, les Qi-Gong et Yi-Gong (exercices de circulation énergétique) font partie de la progression. L'esprit devient plus clair et calme, plus concentré et une détente très intense s'installe, ce qui engendre un état méditatif.

Dans le tai-chi-chuan, l'axe du corps est essentiel, aussi travaille-t-on aussi sur la posture correcte pour avoir l'équilibre dans toutes les directions, découvrant ainsi petit à petit l'enracinement et la capacité à se centrer en toutes circonstances.

Pour y parvenir, de nombreux tests sont pratiqués à deux sur chacun des mouvements de la forme ; on peut vérifier ainsi la justesse de la posture, l'enracinement, la respiration, la légèreté ou même l'action martiale grâce à la circulation du CHI et le travail du dantian ou centre d'énergie. C'est souvent une véritable surprise de constater la différence d'efficacité avec un changement minime de la position ou de la pensée.

Par ce travail, on améliore considérablement sa respiration et la circulation énergétique et on ressent un bien-être inhabituel ; on peut même observer très rapidement des résultats positifs sur la santé et la détente, voire une amélioration d'un problème de santé.

Les pratiquants apprennent au fur et à mesure des années également la tui-shou ou poussée des mains à deux (une et deux mains), la fighting-form (forme en face à face), le da-loi (travail de poussée en face-à-face) et le sanshou. L'ensemble de ces exercices est très ludique et enrichissant ; ils permettent d'éprouver, de mieux ressentir, comprendre et d'appliquer les mouvements de la forme dans leur aspect énergétique et martial.

Le travail avec des armes favorise l'extension et le déploiement du corps énergétique ainsi que l'usage de différentes forces énergétiques (spirales, cercles), grâce à la forme de l'épée et du sabre.

 

PRATIQUE DES NIVEAUX INTERNES

Après mémorisation de la forme, chaque mouvement est repris pour intégrer étape par étape les six principes internes. Ceux-ci correspondent à six niveaux différents, ils permettent un travail interne, non musculaire afin de faire circuler le chi ou souffle interne de manière de plus en plus intense et subtile. En allant plus dans l'interne, le lâcher-prise s'installe, les tensions se relâchent et le corps s'assouplit de telle manière que le corps physique se transforme petit à petit en un corps d'énergie. La respiration, de superficielle, devient profonde et thérapeutique ; elle permet de faire sortir tout ce qui est négatif de notre corps et de notre esprit pour se sentir très tranquille, paisible et joyeux du point de vue mental, et très léger et souple du point de vue physique.

En fait on apprend à abandonner la force musculaire pour laisser place à d'autres forces : la force énergétique, la force vide, la force explosive (fa jin), la force mentale.

Niveaux internes :

Après la mémorisation de la Forme, chaque mouvement est repris pour intégrer ces principes par un travail progressif en six étapes ; seront alors étudiées :

 

• Les Formes Yin-Yang : mouvements Yin, Yang, Flexion des jambes, ...

• La Forme du Chi 1 : spirales des bras .

• La Forme des Mouvements du Centre : placement du centre dans chaque position.

• La Forme du Chi 2 : spirales des jambes, ouvertures, enracinement et action par rapport aux bras .

• La Forme du Yin-Yang tête/mains : synchronisation entre mouvements des bras et de la tête.

•La Forme du Souffle Interne : avec respiration spécifique

 

Groupes de niveaux :

Chaque pratiquant suit une voie progressive d'évolution dans le tai-chi-chuan, qui passe par différents stades ou niveaux d'apprentissage. Tous les groupes pratiquent un ensemble d'exercices taoïstes de santé, des qi-gong, des yi-gong, des étirements énergétique et un travail sur l'axe, l'enracinement et l'équilibre.

groupe 1 : apprentissage de la première partie et une partie de la deuxième de la forme.

groupe 2 : suite deuxième et troisième partie de la forme en 108 mouvements ; début du yin/yang

groupe 3 : Yin/Yang ; tui-shou (poussée d'une main sur place)

groupe 4 : 3Yin-3Yang ; fighting form ; tui-shou (poussée d'une main, en déplacements ; début poussée des deux mains)

groupe 5 : la chi-form des bras ou spirales des bras ; épée ; fighting form ; tui-shou (poussée des deux mains)

groupe 6 : forme du centre ; tui-shou

groupe 7 : tous les autres niveaux yin/yang ; chi-form des jambes ; sabre ; da-loi

groupe 8 : travail sur le souffle interne

Historique

L'ORIGINE

Le tai-chi-chuan est plus ancien que la famille Yang. La légende raconte que le tai-chi-chuan aurait été inventé par un certain Zhang San Feng au XIVè siècle.

Zhang San Feng est né à la fin de la dynastie Song (960-1279). Au début de la dynastie Ming (1368-1644), il se retira dans la montagne Wudang Shan, construisit une petite hutte, et vit en ascète tout en lisant les textes classiques taoïstes. On raconte qu'il aurait alors élaboré les principes du tai-chi-chuan après avoir vu le combat entre un serpent et un oiseau.

YANG LU CHAN : LE FONDATEUR

Yang Fu Kui, dit encore Yang Lu Chan (1799-1872), est véritablement le fondateur du style Yang. Lorsqu'il était encore jeune, Lu Chan ne connaissait pas encore le tai-chi-chuan. Il pratiquait la "boxe Shaolin", mais en restait à un niveau qu'on dirait aujourd'hui externe. En effet, ce ne fut qu'en rencontrant un grand maître de tai-chi, Chen Chang Xing, qu'il découvrit qu'on pouvait développer une force extraordinaire qui ne relevait pas de la force musculaire. A vrai dire, il mit du temps à la maîtriser.

En effet, après six années d'apprentissage auprès de Chen Chang Xing, Lu Chan revint dans son village, et se vit défié d'emblée par certains pratiquants d'arts martiaux qui voulait jauger la valeur de l'enseignement qu'il avait eu. Le pauvre Lu Chan ne résista pas longtemps. Il retourna donc dépité au village de son maître et se remit à s'entraîner pendant encore six années. Revenant à son village, de nouveaux combattant vinrent le défier. Malheureusement, même s'il résista mieux que la première fois, sa démonstration ne fut pas convaincante. Il retourna une troisième fois voir son maître, qui lui enseigna tout ce qu'il savait. Au terme de cet apprentissage, Lu Chan ne fut  plus jamais vaincu.

Pourtant, malgré les dix-huit années passées au total auprès de Chen Chang Xing, Yang Lu Chan n'était pas complètement satisfait, à la fois théoriquement et pratiquement. Il continua à développer ses techniques, à tel point que, invité par le gouverneur de l'Empereur Tao Kuang à Pékin et défié par les plus grands pratiquants d'arts martiaux qu'il terrassa tous, il fut surnommé "Yang l'Invincible".

 

Pourtant - et contrairement à ses fils -, Lu Chan n'utilisa pas cette énergie développée que pour le combat : il passa le reste de sa vie à la développer à travers les chi-kung (ou qigong), à l'intégrer aux massages et à la comprendre à partir des méridiens. Bref, l'énergie déployée pour le combat s'avérerait très utile pour la santé.

YANG CHENGFU : POPULARISER LE STYLE YANG

Cependant, si les fils de Yang Lu Chan -Yang Pan Hou, Yang Jian Hou et Yang Zhao Peng- avaient, du fait de l'enseignement de leur père, un très bon niveau, ils gardaient jalousement les secrets de ce style si impressionnant. Ils enseignèrent bien une forme, mais celle-ci était simplifiée, et ne permettait pas de développer l'énergie interne. Ce fut Yang Chengfu (1883-1936), troisième fils de Yang Jian Hou, qui divulgua les principes du tai-chi-chuan interne (sans toutefois révéler publiquement tous les secrets de la famille Yang).

La popularité de son enseignement et la diffusion du style Yang sont dues d'une part aux livres qu'il publia (The Art of Tai-Chi-Chuan, The Applications of Tai-Chi-Chuan, The Complete principles and theory of Tai-Chi-Chuan), aux brillants élèves qu'il eut (citons notamment Cheng Man Ching) et surtout au niveau exceptionnel qu'il avait atteint.

S'il était très imposant, Yang chengfu était très agile et pouvait être très léger. Mais cette légèreté était justement ce qui lui permettait de développer une force extraordinaire, une force "d'acier cachée sous du coton" disait-on. On raconte qu'il pouvait envoyer un homme à plusieurs mètres de là en bougeant à peine, ou bien maintenir un oiseau dans sa main ouverte en l'empêchant de s'envoler.

 

Yang Shou Chung (1910-1985), dit encore Yang Sau Chung, fils aîné de Yang Chengfu, voulut préserver le style de la famille Yang, face aux multiples styles qui s'en réclamaient sans toutefois en connaître les principes. Il émigra à Hong-Kong en 1947 et fonda l'International Tai-Chi-Chuan Association (ITCCA) afin d'assurer la transmission fidèle des secrets du style Yang. Me Chu est responsable au niveau de l'Europe de l'ITCCA.

MAÎTRE CHU KING HUNG : REPRÉSENTANT DE L'ORIGINAL YANG STYLE EN EUROPE

Maître Chu King Hung est né en Chine et a connu le Tai Chi Chuan très tôt. Quand sa famille émigra à Hong Kong, il avait 12 ans. À cette époque commença son apprentissage avec maître Yang Shou Chung, relation qui durera 26 ans. Il apprend alors la tradition complète de la famille Yang et obtient la permission de transmettre le style Yang dans son intégralité. Maître Chu a fondé la ITCCA en Europe. Il a su adapter son enseignement à la mentalité occidentale.